M. MACRON doit s’occuper des prisons : Il doit songer à un décret de grâce !

M. MACRON doit s’occuper des prisons : Il doit songer à un décret de grâce !

19 mars 2020 Non Par CGT Pénitentiaire

Au 1er janvier 2020, 70 651 personnes étaient détenues dans les prisons françaises, pour 61 080 places opérationnelles. La France est en proie à une surpopulation carcérale chronique qui contraint deux à trois personnes, parfois plus, à partager des cellules de 9m2 , et plus de 1 600 personnes à dormir chaque nuit sur des matelas posés au sol.

C’est dans ce contexte dramatique que l’épidémie de Coronavirus vient frapper. L’extension rapide du virus va frapper durement la Pénitentiaire, ses personnels, les détenus. Et face à cette menace, la Ministre de la Justice n’a pas une réponse à la hauteur des enjeux. Les magistrats qui y pullulent fonctionnent avec un logiciel périmé et là, dangereux, où la détention provisoire est devenue la règle, où la condamnation à une peine de prison, est la réponse « au mal », au détriment des alternatives à l’incarcération et des aménagements de peine.

La Garde des Sceaux a choisi « le confinement » des prisons par la suspension des parloirs, avec en contrepartie, une extension des possibilités de téléphonie pour les détenus, par la régulation des mouvements internes à une prison (promenades par exemple) et la diminution des extractions extérieures. Mais ça ne suffit pas, le virus entre inlassablement.

La Ministre tente également « d’alléger » les prisons en faisant différer des incarcérations non urgentes et par le recours aux juges d’application des peines afin d’augmenter les aménagements. C’est bien, mais c’est écoper le problème avec une petite cuillère.

Il faut frapper fort : tous les personnels sont en danger, aucune protection individuelle ne leur est donnée. Nous sommes également proches d’un glissement vers une panique hautement inflammable et dangereuse pour la sécurité publique. L’intérêt des CHU passe aussi par le règlement de ces situations et la non multiplication des cas.

La CGT Pénitentiaire estime qu’il faut aller plus loin, plus fortement : Il faut évaluer le nombre de cellules (et pas de places) disponibles dans le pays, pour atteindre le taux impératif de moins d’un détenu par cellule.

Pour la CGT Pénitentiaire, il faut arrêter de faire les choses seules dans son coin. Même si c’est bien, chaque magistrat, isolément, ne fera que sauver les meubles. Il en est de même pour nos directions locales !!!!

La CGT Pénitentiaire n’a pas « la solution miracle » : Elle pense qu’autour de l’idée d’avoir un détenu par cellule, doit se poser rapidement et massivement la question de la détention provisoire et du recours à un décret de grâce collective et/ou individuelle pour faire sortir une masse de courtes peines (¼ des détenus sont condamnés à moins d’un an).  Elle souhaite que toute décision soit prise en concertation avec les autorités de Santé pour que chaque initiative ne soit pas contre-productive.

 À Montreuil, le 19 mars 2020.