Des perspectives budgétaires 2019 des plus inquiétantes pour nos conditions de travail !

Des perspectives budgétaires 2019 des plus inquiétantes pour nos conditions de travail !

17 septembre 2018 Non Par CGT Pénitentiaire

 

Au travers d’une interview accordée au JDD (Journal Du Dimanche), le 26 août 2018, le Premier Ministre, Edouard Philippe, annonçait les premières pistes budgétaires pour l’année 2019.

 

Le gouvernement tablait sur une croissance de 1,9 % pour 2019, ce sera finalement 1,7%. Une croissance qui stagne est égale à moins de rentrées d’argent, et un déficit qui se creuse. Peu importe la cause, il y aura plusieurs milliards de recettes fiscales en moins pour 2019.

 

Donc, pour lutter contre les déficits, le gouvernement, comme à son habitude, sort le rabot social : prestations sociales ralenties, comme les APL, les allocations familiales, et les pensions de retraite, qui, en 2019 et 2020, seront désindexées de l’inflation. Il aurait pu s’attaquer au 100 milliards de fraude fiscale faîte en 2018, voire reprendre l’argent donné aux premiers de cordée qui continuent à s’enrichir tout seul, non, il poursuit sa politique en faveur des riches et tape à nouveau sur les plus pauvres.

 

Mais aussi, vieux réflexe de nos gouvernants, il entend maîtriser les déficits en coupant dans les services publics. Il prévoit la suppression d’environ 4 500 postes dans la fonction publique d’État en 2019, et le chiffre, répond-il, sera “supérieur à 10.000 en 2020“. Avec une perspective assumée de

50 000 postes à l’horizon 2022.

 

Comme il est de tradition également, il oppose les ministères perdants aux gagnants qui nageraient dans le bonheur dans un tel contexte et devraient alors se taire car prioritaires ! Il indique au JDD qu’il y aurait  « 2 000 agents supplémentaires dans la police, la gendarmerie et à la DGSI, 1 300 à la justice – parce qu’il s’agit de priorités“.

 

Dès lors, la CGT Pénitentiaire ne peut que s’interroger sur les chiffres jetés en pâture, certes, par la presse, lors de la présentation du « plan prison » par Nicole BELLOUBET : 1 100 emplois de surveillants et 1 500 créations de postes de SPIP. Et 1,7 milliards € dans les constructions. Lecture faite de la plaquette support du « plan prison »au conseil des ministres : Les 1,7 milliards sont répartis sur le quinquennat, les emplois de surveillant sur 4 ans et ceux des SPIP sur la loi de programmation (3 ans).

 

Edouard Philippe indique dans l’article au JDD que le budget pour la justice augmenterait de 4 % en 2019, ce qui fait peu dès lors qu’un plan de construction est lancé.

 

L’an dernier, dans une tribune libre, M. URVOAS s’étonnait du manque de crédits d’investissement accordés au budget 2018 par Mme BELLOUBET (182,3 contre 253,7 millions € en 2017) pour pouvoir financer sérieusement un plan de construction digne de ce nom.

 

Dès lors, la CGT Pénitentiaire attend avec inquiétude le projet de budget pour 2019, qui visiblement, sera axé essentiellement dans son augmentation, en faveur des places de prisons nouvelles et du peu d’emplois qui vont avec, au détriment des détentions actuelles et des conditions de travail désastreuses des personnels.

 

Ceux qui en douterait doivent se rappeler que depuis 30 ans, une dizaine de milliards d’euros a été injecté dans la création de plus de 20 000 places, sans que rien ne change, ni dans l’exercice de nos missions, ni par rapport à la surpopulation carcérale !

Montreuil, le 17 septembre 2018.

 Tract National CGT Pénitentiaire – Perspectives budgétaires