La CGT Pénitentiaire dit mieux : Il y aura pénurie de surveillants !!!!

La CGT Pénitentiaire dit mieux : Il y aura pénurie de surveillants !!!!

28 janvier 2020 Non Par CGT Pénitentiaire

Dans un communiqué daté du 27 janvier dernier, l’UFAP loue sa réforme de la chaîne de commandement ou plutôt son plan de promotions. Il apparaît ô combien difficile de ne pas réagir tellement l’escroquerie est effarante. Elle appelle même à ce que « l’ensemble des personnels de surveillance saisisse sa chance » pour ne pas souffrir davantage sur les coursives de nos détentions. C’est ni plus, ni moins la réalité qui attend les personnels de surveillance pour les prochaines années.

Pour rappel, le 04 octobre dernier, lors de la présentation du programme 107, déclinaison du budget 2020 au sein de l’Administration Pénitentiaire, la CGT Pénitentiaire avait mis l’accent sur l’emploi et surtout sur les vacances d’emplois, problématique récurrente dans cette administration, et qui impacte directement les conditions de travail des personnels dans l’exercice de leurs missions au quotidien. Dans cette présentation et pour 2020, 600 créations d’emploi ont été fléchées de la manière suivante :

  • 70 ETP pour déployer les Equipes Locales de Sécurité Pénitentiaire (ELSP) ;
  • 50 ETP pour les PREJ ;
  • 35 ETP pour le renseignement pénitentiaire ;
  • 159 ETP pour réaliser les premiers recrutements dans le cadre du programme immobilier « 15000 » ;
  • 300 ETP pour combler les vacances de postes des personnels de surveillance.

Les 300 ETP alloués au comblement des vacances d’emplois ne sont que la mise en œuvre du plan pluriannuel des 1100 emplois issus du relevé de conclusion de 2018. Emplois acquis par la lutte des personnels. En septembre 2019, on dénombrait encore 1250 vacances de postes !!!

Ce plan de requalifications ou de promotions va occasionner mécaniquement un déficit de personnel au sein du Corps d’Encadrement et d’Application (CEA), et plus précisément chez les surveillants et les surveillants-brigadiers.

Pour rappel, ce plan établi sur 5 ans, prévoit le passage de 450 officiers de la catégorie B à la catégorie A (soit 90 par an) et le passage de 1400 Premiers Surveillants et Majors de la catégorie C à la catégorie B (soit 280 par an). Elle prévoit également, si cela n’a pas changé, une compensation de 470 emplois d’encadrement de proximité (1ers  Surveillants) sur 5 ans qui seront pourvus par voie de concours professionnel par des surveillants et brigadiers, qui eux, ne seront pas remplacés. Pour la CGT Pénitentiaire, c’est là que le bât blesse !!!

En effet, comme le recrutement n’est pas à la hauteur des besoins, indéniablement, c’est la base, donc les surveillants et surveillants brigadiers qui vont faire les frais de ce plan de promotion. On comblera les promotions pour satisfaire l’UFAP et le déficit sera toujours aussi conséquent chez les surveillants.

Les heures supplémentaires seront une fois de plus légion. Les conditions de vie et familiale seront sûrement impactées avec des rappels sur repos hebdomadaire. Les découvertes de poste sont et deviennent perpétuelles, elles mettent en insécurité les personnels.

Les futures Equipes Locales de Sécurité Pénitentiaire ne sont pas en reste. La DAP demande leur mise en œuvre mais sans apport de personnels supplémentaires dans les établissements pour la bonne marche de ces nouvelles missions (extractions médicales armées de jour comme de nuit, week-end compris, sécurité périmétrique 7 jours sur 7, appui en détention 7 jours sur 7, etc….).  Le message est clair : ces nouvelles missions seront une nouvelle fois supportées par des agents de détention avec très certainement des découvertes de postes tant en service de jour qu’en service de nuit.

Les personnels revendiquent d’exercer dans des conditions de travail optimales et de sécurité et c’est l’inverse qui se produit faute de moyens supplémentaires, on va donc recréer de l’insécurité dans nos établissements.

Pour la CGT Pénitentiaire, ce plan n’est pas à la hauteur pour l’ensemble des personnels de surveillance. Une réforme en profondeur était nécessaire afin que chacun puisse accéder à une évolution de carrière des plus dignes. Cela aurait été une reconnaissance et une valorisation du métier de surveillant. Pour ce faire, un passage en catégorie B pour les personnels de surveillance était la nécessité absolue avec des revendications statutaires et indemnitaires et la fusion des grades de surveillant/brigadier et de 1er surveillant/major.

D’ailleurs, un rapport du Sénat soumettait ce besoin en novembre 2019 en ces termes : « Il est vraisemblable que des réformes plus structurelles sont requises pour remédier à ces problèmes d’attractivité des métiers ».

La CGT Pénitentiaire revendique des emplois pour combler l’ensemble des vacances des postes pour tous les corps et pour subvenir aux charges de travail infernales dans les différents services de notre administration.

La CGT Pénitentiaire exige l’ouverture de nouvelles négociations pour une réforme statutaire qui serait bénéfique à l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire.

A Montreuil, le 28 janvier 2020.