Nous n’avons pas la même définition de « l’union » !!!

Nous n’avons pas la même définition de « l’union » !!!

6 avril 2020 Non Par CGT Pénitentiaire

La CGT PénitentiaireJusqu’à l’écœurement… A tour de rôle, le Président MACRON et le Premier Ministre PHILIPPE y vont de leur couplet martial, tendance chefs de guerre, sur « l’union nécessaire » de tous face au virus et face à l’ampleur de la mission ! Bien sûr, nous serions tous de braves fantassins ! Ceux du premier rideau, « les soignants », puis les troupes du deuxième, troisième, voire du quatrième rideau ! Nous chercherons en tant que personnel pénitentiaire à quel « rideau » nous appartenons. Comme nous ne sommes jamais citer, nous sommes très loin, sans nul doute, des préoccupations premières, d’où les situations de dangers vécus au jour le jour par nos collègues !

Ce qu’il faudrait que ces gens-là comprennent : l’union qu’ils réclament face à l’urgence, nous salariés du secteur public et du privé, n’avons de cesse de la mettre en œuvre. Depuis des années, nous appartenons à des services ou administrations dans lesquels il manque toujours quelque chose : des moyens, des agents, des statuts décents, etc… Nous effectuons déjà nos missions avec peu d’outils pour y faire face !!!

Tout ceci n’est pas nouveau et bien évidemment, ça éclate au grand jour, dès lors qu’une situation, hors du commun, arrive. C’est ainsi que les problématiques de santé et des soignants, pourtant dénoncées depuis des années, viennent se fracasser sur l’épidémie ! Arrêtez de nous appeler à l’union de tous face au virus : il y a un an, deux ans ou plus, nous étions, nous, déjà là, au côté des personnels de santé ou d’autres, nous battant contre les politiques d’austérité, de destruction de l’hôpital public, de la sécurité sociale ou de nos régimes de retraites.  Mais vous, nos « généraux », où étiez-vous ? Pour rester dans votre discours « guerrier », nous étions là, nous, mais vous, vous étiez dans le camp d’en face, de celui qui retire tout moyen à ses troupes de faire face !

Et nous voyons bien le coup d’après arriver : le 1er Ministre, depuis quelques jours, insiste lourdement sur le fait que ce n’est pas qu’une question de moyens et que nul système – de santé – n’était calibré pour lutter contre un tel phénomène ! Ben voyons ! Certes, mais ça n’enlèvera rien à vos responsabilités de petits comptables qui ont dépouillé les services publics, tant et si bien que faute de matériel de première nécessité, vous avez menti au pays sur le port généralisé du masque, qui ne « servait à rien », selon vous, mettant ainsi salariés, usagers et citoyens en danger. Devant l’évidence, vous êtes pourtant contraints aujourd’hui de recommander son port au quotidien, sans pour autant en avoir toujours les moyens.

Alors de grâce, ne nous faites pas le même coup avec les tests servant à lever le confinement. A vous entendre, c’est comme pour les masques, des centaines de milliers doivent arriver alors que nous ne voyons jamais rien venir : pratiquement aucun agent pénitentiaire n’a pu y prétendre ou alors de manière très spartiate !

Autre vœu pieu de notre part : arrêtez de faire une émission télé grand public la veille en clamant toute fierté et amour à notre endroit pour dès le lendemain, faire diffuser une note DGAFP qui explique par le menu comment bien sanctionner un agent qui userait de son droit de retrait parce qu’il a peur, parce que vous ne lui avez pas donné les moyens de se protéger !

Montreuil, le 06 avril 2020.