LA CGT PENITENTIAIRE RENCONTRE LA MINISTRE !

LA CGT PENITENTIAIRE RENCONTRE LA MINISTRE !

26 août 2019 Non Par CGT Pénitentiaire

Ce jour, à 11h15, une délégation CGT Pénitentiaire a rencontré la Garde des Sceaux, NICOLE BELLOUBET, Ministre de la Justice, accompagné d’ALBIN HEUMAN, conseiller social auprès de la Ministre. Cette rencontre qui a duré environ 2 heures était l’occasion de rappeler nos différentes revendications pénitentiaire mais également d’échanger sur les grands sujets de l’actualité sociale qui vont impacter l’ensemble de la Fonction publique, telle que la loi de la transformation de la Fonction publique.

En préambule, la CGT Pénitentiaire a souhaité réaffirmer sa forte opposition aux réformes successives portées par ce gouvernement et qui ne cessent de mettre à mal les droits des fonctionnaires. La loi de transformation de la Fonction publique en est une preuve flagrante. Publiée au journal officiel le 7 août 2019, elle va de surcroît continuer la casse du service public comme entreprise depuis des années: mise en place d’une instance unique (le comité social) en lieu et place des CHSCT et des CT ; suppressions des CAP pour les mutations, les détachements et l’avancement ; précarisation de la fonction publique avec un usage plus prononcé aux contractuelles ; création d’un contrat de missions ; nouvelles sanctions disciplinaires sans consultation de la CAP, etc. Il en va de même pour le nouveau projet de réforme des retraites qui va sortir de terre prochainement… Une rentrée digne en régressions sociales en sorte !!!

D’un point de vue Pénitentiaire, la CGT a tenu à rappeler son attachement à l’évolution du métier de surveillant et a martelé à la Ministre que les conditions de travail des personnels sont toujours aussi difficiles et compliquées, et ce malgré 2 conflits, l’un en janvier 2018 et l’autre en janvier 2019. La CGT Pénitentiaire a demandé de rendre toute sa place aux surveillants de détention. Il faut qu’il redevienne un acteur incontournable. Il est devenu au fil des années le défouloir de toute la crispation des détenus. Il ne fait que subir violences, insultes et mépris sans que notre administration ne lui porte aucun intérêt. Pire, il faut toujours lui en demander plus, sans que pour autant cela ne lui soit rendu… Il est temps que cela cesse… C’est d’ailleurs en cela que les agents de près des 2/3 des établissements pénitentiaires étaient partis en mouvement en 2018… Il souhaitait être reconnu et valorisé… La catégorie B aurait été la réponse adéquate, mais le Ministère, bien aidé par l’UFAP, en a souhaité autrement. Plus d’un an et demi après la signature de ce relevé de conclusions, les choses n’ont que peu ou pas évolué ! La CGT Pénitentiaire a donc réitéré l’ensemble de ses revendications portées lors de ces conflits sociaux : Catégorie B ; attractivité ; fidélisation ; augmentation de la rémunération, etc.

De plus, la CGT Pénitentiaire a tenu également à échanger sur la difficulté grandissante des surveillants pénitentiaires à pouvoir concilier vie personnelle et professionnelle. On ne parle plus ou peu de ses conditions de travail qui se dégradent : agressions, heures supplémentaires, rappels incessants, vie personnelle détériorée, etc… autant de difficultés récurrentes que notre administration élude préférant s’attacher à « fliquer » les agents par le biais d’une note sur le badgeage !!!! La question des rythmes de travail doit être un sujet prioritaire. Ce sujet a été abordé en 2015 avec un séminaire à la clé et tout est resté aux oubliettes. Le Matin-Nuit est toujours pratiqué dans de nombreux établissement. Toutes ces difficultés liées à l’exercice de nos missions ne font que dégrader la frontière fragile qui existe entre ces deux mondes…  Et quand celle-ci est dépassée, les personnels passent même à l’acte… La CGT Pénitentiaire ne peut laisser les personnels dans de telles souffrances et ce Ministère doit en prendre conscience.

Enfin, la CGT Pénitentiaire a interpellé la Ministre sur la mise en œuvre de son plan de construction de nouvelle place de prison. Après des annonces établies « en grande pompe », rien de bien concret à l’horizon… Les belles paroles ne sont pas toujours accompagnées par les actes. La Ministre reconnaît qu’il y a des difficultés, soient foncières, soient publiques (hostilité des riverains à voir une prison proche de chez eux) voire même politiques. Les élections municipales de 2020 sont également un frein !!!!

En conclusion, même si la Ministre nous a certifié comprendre les revendications portées devant elle par la CGT Pénitentiaire lors de cette audience, nous ne sommes pas dupes… Très peu de changements positifs se profileront ces prochains mois… La catégorie B n’est toujours pas un sujet prégnant pour elle et les mesures actées dans le relevé de conclusion de janvier 2018 ne sont qu’un coup d’épée dans l’eau face aux changements de trajectoires politiques nécessaires pour faire de l’administration pénitentiaire, une administration digne de ce nom ! La CGT Pénitentiaire ne cessera en rien son combat au quotidien pour valoriser encore plus le métier de surveillant pénitentiaire !

« Ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner, mais ceux qui ne luttent pas ont déjà perdu »  (Berthold BRECHT)

À la vue des grandes manœuvres auxquelles nous allons devoir faire face ces prochains mois, cette citation prend tout son sens !!!

Montreuil, le 26 août 2019