Doctrine d’emploi des Équipes de Sécurité Pénitentiaire : À marche forcée ?!!

Doctrine d’emploi des Équipes de Sécurité Pénitentiaire : À marche forcée ?!!

29 avril 2019 Non Par CGT Pénitentiaire
La CGT Pénitentiaire

Après plusieurs années de discussions et de tergiversations, la doctrine d’emploi des futures équipes de sécurité pénitentiaire était présentée et soumise au vote au sein du Comité Technique de l’Administration Pénitentiaire (CTAP) du 18 avril 2019. Pour rappel, une première phase de discussions s’était déjà déroulée en 2017, sans aucun consensus entre les organisations syndicales et l’administration pénitentiaire ne puisse être trouvé. C’est donc après plus de deux ans de « stand-by » que le sujet revient sur le devant de la scène.

Le projet présenté et les moyens mis en concordance se devaient donc d’être ambitieux…

Hélas, malgré plusieurs améliorations notables en comparaison aux différentes versions précédentes, le compte n’y est toujours pas concernant les moyens alloués.

En effet, la CGT Pénitentiaire n’est pas dupe et elle connaît le fonctionnement de cette administration : répondre à l’urgence même si les moyens ne sont pas présents à l’équation.

La CGT Pénitentiaire a toujours fait des effectifs son cheval de bataille, car il n’y a pas de sécurité dans nos établissements sans un nombre suffisant d’agents. Elle est donc en droit de s’interroger fortement sur les moyens humains que va générer un tel projet et la capacité de notre administration à y répondre. Car si la CGT Pénitentiaire est favorable à la création des Equipes Locales de Sécurité Pénitentiaire (ELSP) dans l’ensemble des établissements pénitentiaires de métropole et d’outre-mer afin de renforcer significativement notre sécurité à l’intérieur et à l’extérieur de nos murs, elle n’acceptera jamais que cela se fasse sur le dos de la détention.

De plus, avec les difficultés actuelles de recrutement, même si « dixit » la DAP, ces problèmes se dissipent petit à petit, l’important volume de recrutement de futurs collègues programmé pour ces 5 prochaines années afin de combler les nombreux départs à la retraite ainsi que le plan annoncé de 15000 nouvelles places de prisons nous démontre bien toute la complexité de la tâche !

La CGT Pénitentiaire a également dénoncé la volonté clairement affichée dans le contenu de cette doctrine de mutualisation des moyens, rendant flexibles à souhait les agents exerçant leurs missions de service public au sein de ces nouvelles équipes.

Enfin, la CGT Pénitentiaire, même si elle reconnaît l’effort consenti par l’Administration concernant  la possibilité de recours à une escorte composée de seulement deux agents uniquement pour les escortes de niveau 1 « dites normales », a rappelé son opposition face à un tel procédé. Nous connaissons les dérives qui peuvent exister sur le terrain !!!

Pour la CGT Pénitentiaire, la sécurité de nos collègues est une priorité, qu’elle soit à l’intérieur ou à l’extérieur de nos murs. Les tragiques évènements de Condé-sur-Sarthe en sont la preuve vivante.

Il n’est plus possible de laisser partir les surveillants au « casse-pipe », que ce soit en terme de moyens humains et/ou matériels !!!

Montreuil, le 29 avril 2019