Déclaration liminaire CGT – CTi du 5 Mai 2021

Déclaration liminaire CGT – CTi du 5 Mai 2021

6 mai 2021 Non Par CGT Pénitentiaire

Après plusieurs mois de peu, ou d’absence totale de dialogue social, nous apprenons par mail en date du 19 avril qu’un CTi prévu quelques jours plus tôt le 6 Mai, se tiendra finalement le 5 Mai 2021.

Si notre organisation syndicale aurait pu dans un premier temps se réjouir du retour du dialogue social, avec une Direction Interrégionale ayant fermée cette porte depuis plusieurs mois, par un mail pour le moins explicite, il n’en est pourtant rien.

En effet, nous apprenons également à la lecture de cette “convocation^ pour le CTi, qu’en raison de la programmation d’un CTAP le 12 Mai 2021, dans lequel serait abordé la question de la transformation du CP Nancy en MA (?!), la DAP exige (?) que nous tenions un CTi exceptionnel ! Nous devons également faire parvenir les points d’ajout à l’ODJ avant le 23 avril délai de rigueur, mais que les sujets RH ne seront évoqués que de manière synthétique (???), au motif de l’existence, récent, d’échange en bilatéral avec le DI ou son représentant et de la durée limitée de ce CTi : une matinée maximum !

Donc, si nous faisons le point :

Cela fait plusieurs mois que les échanges et le dialogue social avec la DISP sont quasiment au point mort, tant avec les organisations syndicales représentatives, qu’avec les collègues sur le terrain, qui sont mis à rude épreuve, avec le retour d’un management d’un autre temps, dont découlent des pressions (sur les représentants syndicaux locaux également), des sanctions (même quand les dossiers ne tiennent à rien), du clientélisme et de la discrimination syndicale. Nous assistons aussi à l’intrusion de la politique du chiffre dans les SPIP, sans aucune considération pour les questions de fond qui se posent sur l’application de la LPJ. Nous pouvons aussi rappeler le retard ou parfois l’absence, sur certains sites, de l’application des consignes sanitaires en lien avec la COVID ou encore dans la mise en œuvre du télétravail… Aucun de vos « petits personnels » n’a-t- il donc droit à la considération ?

Mais de qui se moque-t-on ???

Si d’autres peuvent se satisfaire de cette parodie de dialogue social, puisqu’eux sont conviés au réunion même quand ils ne sont pas représentatifs sur le site (projet de travaux du parking des personnels du CD Oermingen …), nos organisations syndicales ne donneront pas, elles, de crédit à une instance qui se veut n’être finalement qu’une chambre d’enregistrement, destiné à crédibiliser le changement de nomenclature du CP Nancy en MA Nancy, alors que nous n’avons même pas évoqué, voir échangé sur le projet en amont ! ! De plus, la place du SPIP et l’organisation de ce service sont totalement absentes des documents préparatoires, rappelant encore une fois que les personnels d’insertion et de probation, au même titre que les surveillants, restent un sujet insignifiant dans la grande Administration Pénitentiaire, qui ne vaut même pas la peine d’être abordé. Cela est d’autant plus problématique que le problème structurel de l’insuffisance en nombre de bureau pour le SPIP se pose toujours malgré cette transformation du CP Nancy.

Monsieur le Directeur, si vous souhaitiez réellement réinstaurer le dialogue social, n’aurait-il pas été normal avant cette “présentation^ d’organiser des réunions, pour évoquer avec les OS la transformation du CP Nancy en MA et éventuellement recueillir leurs avis sur le sujet, au lieu de vouloir évoquer celui-ci, parmi d’autres, sans discussions possible, en 3h30 seulement ???

N’est-il pas prévu dans cette instance sociale qu’est le CTi, que les OS abordent les sujets qu’elles souhaitent, en plus de l’ordre du jour et que celui-ci se tienne jusqu’à ce que les sujets aient été abordés ou épuisés ??

Si les situations RH individuelles n’ont pas lieu d’être abordées ici, la souffrance au travail et les risques psychosociaux liés notamment au management (comme celui qui sévit sur la DISP) sont, en revanche, des points sur lesquels il semblerait normal de discuter lors d’un CTi. Puisque, quand bien même nos OS vous ont alerté sur certaines dérivent, elles n’ont pas trouvé d’écoute de votre part ni trouvé de solution sur ceux-ci. Ce qui serait presque risible, lorsque l’on sait que la DI de Strasbourg est site pilote sur la question des risques psychosociaux et que vous nous avez présenté un document de plusieurs pages sur les violences en juin 2019 !! Les violences institutionnelles ne sont peut-être pas des violences ??

A l’heure où la DAP et le ministre souhaitent mettre en place les principes du Surveillant Référent (nous préférons ce terme à celui « d’acteur »), projet devant réinstaurer la communication horizontale et verticale, l’adaptation des exigences aux réalités du terrain et des profils, ainsi qu’une vraie reconnaissance du travail effectué, en bref une remise en question totale de l’approche managériale actuelle, destiné à redonner un sens commun à notre administration en recréant le lien nécessaire au bon fonctionnement de celle-ci, il apparaît que sur la DISP de Strasbourg nous soyons passés à côté du sujet.

Le choix a été fait de s’orienter sur des méthodes managériales plus proches de celles du privé, comme notamment le “Lean Management“ qui selon l’INRS serait source de troubles psychosociaux et musculo-squelettiques et qui, couplé à un manque ou une réduction de personnel, engendrerait une perte de confiance envers l’employeur et une démotivation des salariés. Il suffit de voir le résultat de l’enquête sur la satisfaction professionnelle des personnels du CD Oermingen, qui a pourtant été pris en exemple à deux reprises par les Gardes des Sceaux successifs !!

C’est donc pour toutes ces raisons et compte tenu des difficultés rencontrées par nos collègues sur le terrain, mais aussi dans l’attente qu’un vrai dialogue social et un changement de considération pour vos personnels et leurs représentants s’opère, que nous refusons de servir de faire-valoir concernant la transformation du CP Nancy et de participer à cette parodie de Comité Technique que vous nous proposez aujourd’hui. Nous n’avons pas voulu la guerre comme vous nous l’avez évoqué, mais si votre souhait et de nous la faire, alors nous ne capitulerons pas sans nous battre !

Car comme le disais Bertolt Brecht : “Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. ”