Déclaration Liminaire : CTAP du 12 septembre 2019

Déclaration Liminaire : CTAP du 12 septembre 2019

12 septembre 2019 Non Par CGT Pénitentiaire

Monsieur le Directeur, Mesdames, Messieurs, les membres du CTAP,

Les jours se suivent et se ressemblent… Bel adage qui caractérise le fonctionnement de ce pays et de ces institutions… Comme nous le dénoncions en début d’année, le gouvernement actuel et toutes ses composantes institutionnelles n’hésitent plus à s’attaquer à l’ensemble des acquis sociaux, les uns après les autres, au mépris de l’intérêt général.

Après la large opposition des organisations syndicales, dont la CGT, face à la loi de « destruction » de la fonction publique, définitivement adoptée par les parlementaires, et jugée conforme à la Constitution par le Conseil Constitutionnel en août dernier, le Président de la République Macron, son gouvernement et sa majorité parlementaire, s’attellent à mettre en œuvre leur vaste plan destructeur contre le travailleur en s’attaquant cette fois-ci, aux différents régimes de retraite. Cela aura un impact incommensurable pour les personnels pénitentiaire. Travailler plus longtemps pour gagner moins, voilà ce qu’ils veulent réellement!

Toutes ces réformes passées et à venir, ou attaques sans précédent, devrait-on dire, ne font que détruire la Fonction Publique, ses services publics, ses emplois publics, et donc, de surcroît ses fonctionnaires et  ses agents publics.

La CGT Pénitentiaire ne peut rester muette face à ce désastre social organisé et appelle d’ores et déjà l’ensemble des personnelsdu Ministère de la Justice et de l’Administration Pénitentiaire à faire du 24 septembre 2019, une puissante et incontestable journée d’action interprofessionnelle !

L’Administration Pénitentiaire n’est nullement épargnée et l’avenir des professionnels ne s’annonce pas des plus joyeux…

A l’heure d’aujourd’hui, les personnels de surveillance sont toujours  confrontés aux mêmes difficultés dénoncées à maintes reprises lors des deux derniers conflits sociaux de 2018 et de 2019. Le manque de reconnaissance, les agressions, les violences, les heures supplémentaires démentes et la vie professionnelle qui impacte négativement l’environnement familial, restent encore aujourd’hui, le quotidien des agents, et ce, malgré le relevé de conclusion signé en 2018.

La CGT Pénitentiaire

Le projet de décret modifiant le décret n°66-874 du 21 novembre 1966 relatif au statut spécial des fonctionnaires des services déconcentrés de l’Administration Pénitentiaire, inscrit pour information dans l’ordre du jour de ce CTAP, nous démontre bien le peu de considération que vous pouvez porter aux professionnels, alors qu’ils se démènent chaque jour, à la bonne exécution du service public pénitentiaire. SERVIR OU MOURIR, telle doit-être votre devise !!!

Nous savions le Ministère de la Justice et l’Administration Pénitentiaire tenaces, mais là on frise le ridicule !!! Inventez un mécanisme plus que douteux (défense par écrit) pour continuer à se servir du statut spécial comme une arme anti-conflit et ainsi contourner la décision du Conseil Constitutionnel n’est que pur délire !!!

Pour couronner le tout, que dire du plan national de formation 2019 qui nous est soumis aujourd’hui pour avis (c’est vrai que notre avis à l’air de réellementcompter puisque cela fait plus de 9 mois que nous sommes en 2019) !!!L’administration fait la part belle aux surveillants de détention, afin que celui-ci puisse retrouver toute sa place dans la gestion quotidienne de la détention… Vaste chantier…Serait-ce un couvercle sur la marmite ? Mais hormis sur le papier, et l’investissement de quelques directeurs locaux ou interrégionaux, où en est-on réellement ?!! Car les choses sur le terrain n’ont pas l’air de bouger positivement… Et peu de réunions à la DAP sont destinées à l’amélioration de leurs conditions de travail et du devenir de leurs missions…A moins que la question du badgeage des agents postés soit la priorité absolue !!!

Ce manque d’intérêt est également vrai pour la filière administrative et technique. Les personnels sont usés par les charges de travail qui leurs incombent et sont à la limite de l’épuisement,. Mais là encore, rien ne leur est réellement proposé pour améliorer leur quotidien…

Alors, Monsieur le Directeur, après autant de démonstration de mépris, comment voulez-vous que les personnels puissent s’épanouir dans cette administration ? Comment voulez-vous qu’ils puissent entrevoir une once  d’espoir à l’avenir?

Vous pourrez toujours vous efforcer de leur conter les plus belles louanges, seuls les actes compteront à leurs yeux… Les belles paroles s’envolent alors que les écrits, eux, restent.          

À Paris, le 12 septembre 2019