A quand les brassards noirs ?

A quand les brassards noirs ?

25 janvier 2019 Non Par CGT Pénitentiaire

Quelle consternation !!!! En l’espace de quelques jours, plusieurs évènements graves sont venus marquer l’esprit des personnels pénitentiaires. Une fois de plus, ils ont été meurtris dans leur chair par des actes violents et sanglants. Oui, n’ayant pas peur des mots, nous échappons de peu à la disparition d’un des nôtres. La CGT Pénitentiaire ne cesse de le dire et de le dénoncer, à un moment ou un autre, nous ne passerons pas entre les gouttes. Et là malheureusement, nos dirigeants daigneront à prendre conscience des difficiles et exécrables conditions de travail des personnels pénitentiaires et agiront afin de contenir la colère des personnels. Rien n’est moins sûr tellement nous faisons face à des personnes insensibles !!!

L’accumulation de ces derniers évènements ne peut nous laisser sans voix. A Fleury-Mérogis, un agent a essuyé plusieurs coups d’un détenu ayant des troubles du comportement. A Nevers, un détenu mécontent s’en est pris au personnel. A Arles, malgré les signalements opérés, 2 collègues ont subi des actes violents. Aujourd’hui encore, notre profession a frôlé le drame à Angers. Un collègue s’est fait tranché la gorge (12 points de suture) par un détenu connu très défavorablement de nos services pour ses passages à l’acte. L’agent doit son salut à la rapidité d’intervention de ses collègues et des services médicaux. Nous avons frôlé le pire. Pour l’instant et fort heureusement, cela termine à l’hôpital avec des séquelles irrémédiables mais la morgue pointerait-elle le bout de son nez pour l’un d’entre nous !!!   Les mots sont certainement durs mais c’est le ressenti des personnels.

Certains diront, dans les plus hautes sphères et pas que, que certaines organisations syndicales surfent sur cette vague pour obtenir satisfaction sur des revendications que les personnels de surveillance ne méritent pas. Dixit la Ministre particulièrement. Et pourtant, ces multiples incidents graves sont le lot quasi quotidien des personnels de surveillance. Depuis Janvier 2018, les personnels souffrent toujours des mêmes maux. Et pas ou peu de changement à l’horizon… La patience a ses limites.

Que dire également de la souffrance au travail !!! C’est une tendance générale dans la fonction publique et l’administration pénitentiaire n’échappe pas à la règle. Des conditions de travail insupportables : rappels, insécurité, découverte de poste, population pénale de plus en plus vindicative et violente, heures supplémentaires…. Sans compter l’impact sur la vie familiale : rythmes de travail infernaux, vie sociale conflictuelle, santé fragilisée…. Un savant cocktail qui débouche sur du mal-être professionnel, un épuisement symptomatique, des conflits hiérarchiques, des risques psycho-sociaux, des burn-out, etc… qui se traduisent malheureusement par de l’absentéisme prolongé ou des passages à l’acte, le suicide. Ce dernier a du mal à être accepter par notre administration se réfugiant plutôt sur un acte désespéré lié à un contexte familial. Alors que tout est lié quelles que soient les professions à risques.

Le constat ne date pas d’aujourd’hui mais à ce jour aucune avancée significative pour les personnels. Pire, les surveillants sont soit disant sur-rémunérés et donc trop payés… On croit rêver… La reconnaissance du métier par un passage en catégorie B n’est pas au rendez-vous. Ce passage a un impact sur l’évolution du métier mais également sur le régime indiciaire. La catégorie B « estampillée » CGT Pénitentiaire n’est pas une utopie, elle colle aux exigences de notre métier et à la valorisation de nos missions.

La CGT Pénitentiaire continuera son combat, elle luttera sans relâche dans l’intérêt des personnels de tous corps et de tous grades. C’est dans ce sens qu’elle participera à la réunion de l’entente syndicale lundi 28 janvier 2019 afin de tout mettre en œuvre pour améliorer le quotidien des personnels.

                                                                                              Montreuil, le 25 Janvier 2019.