Surpopulation pénale : Péril en la demeure !!!

Surpopulation pénale : Péril en la demeure !!!

5 juillet 2021 Non Par CGT Pénitentiaire

Les gouvernements se succèdent et rien n’y fait. Quelque soit la couleur politique, la problématique de la surpopulation pénale n’est toujours pas résolue. Bien au contraire, la répression est plutôt le centre d’intérêt de nos dirigeants pour faire bonne figure à quelques mois des élections présidentielles. Les prisons sont l’objet de campagne, de propagande mais cela passe par des constructions nouvelles dont le but est l’encellulement individuel et de meilleures conditions de détention. Malheureusement, la réalité est tout autre. Plus on construit de prisons, plus on incarcère. La CGT Pénitentiaire ne cesse de le dénoncer. Toutes les maisons d’arrêt qui sont sorties de terre depuis quelques sont toutes surpeuplées. Les capacités opérationnelles ne sont pas respectées. Les cellules sont doublées voire triplées et voient ainsi une multiplication de matelas au sol. Quelques chiffres :

→ Au 01 juillet 2019, 71 710 détenus hébergés pour 61 105 places opérationnelles. 1389 matelas au sol sont recensés ;

→ Au 01 avril 2020, 65 300 détenus hébergés pour 61 137 places. 1279 matelas au sol.

→ Au 01 juillet 2020, 58 695 personnes détenus hébergées pour 60 592 places opérationnelles. 422 matelas au sol ;→ Au 01 juin 2021, 66 591 détenus hébergés pour 60 794 places opérationnelles. 908 matelas au sol.

Entre avril et juillet 2020, la baisse est liée au contexte sanitaire et la décision de « libérer » des personnes écrouées afin de faciliter la gestion de la pandémie au sein des établissements pénitentiaires. Depuis, on se rend très vite compte de l’augmentation des incarcérations. La situation actuelle est identique à la période du confinement.  Le rythme effréné des peines d’emprisonnement n’augure rien de bon à court et moyen terme.

Les établissements pénitentiaires conçus pour 500 places hébergent plutôt entre 750 et 800 détenus voire plus. Bien évidemment, cette surpopulation pénale n’est pas sans conséquence dans l’exercice des missions des personnels de tous corps et de tous grades, tout particulièrement pour le personnel de surveillance qui subit de plein fouet un nombre plus conséquent de détenus dans les détentions. Des conflits naissent et des tensions émergent dès lors que l’autorité des agents n’est pas respectée. Et là, se retrouver seul face à 2 ou 3 détenus n’est pas une mince affaire et finit trop souvent par des violences. La supériorité numérique est sans équivoque dans ce genre de situation. C’est la population pénale qui gagne.

Les années passent et ce sont toujours les personnels qui trinquent d’un manque de courage ou de volonté de nos dirigeants politiques. En effet, qui est au bout la chaîne pénale ? Les personnels pénitentiaires qui endurent de mauvaises conditions de travail, subissent les violences d’une population pénale de plus en plus vindicative, supportent des détenus ayant des troubles du comportement dont la place n’est pas en prison, etc…

Il est grand temps de s’emparer de cette problématique. Une politique pénale d’envergure doit être engagée dans les plus brefs délais. Il n’est plus possible de continuer inlassablement dans cette spirale d’incarcérations et d’exposer considérablement les personnels. La CGT Pénitentiaire attend des actes forts afin de retrouver un peu plus de sérénité au sein de nos établissements pénitentiaires et de mener à bien nos missions de service public.

Montreuil, le 05 juillet 2021.