Projet Loi de Finances 2018 : Recrutement et Fidélisation

Projet Loi de Finances 2018 : Recrutement et Fidélisation

24 octobre 2017 Non Par CGT Pénitentiaire

Le mercredi 27 Septembre 2017, l’ensemble des organisations syndicales représentatives du Ministère de la Justice était convié, au Millénaire, à la présentation du projet de loi de finances (PLF 2018) pour la Justice. La Ministre Nicole BELLOUBET exposait donc les grandes lignes pour notre Ministère.

Le lundi 16 Octobre 2017, une rencontre réunissant les organisations professionnelles représentatives de la DAP se tenait au Millénaire sur le Programme 107. Programme qui concerne le budget 2018 spécifique à l’Administration Pénitentiaire. D’une manière générale et une fois de plus, c’est un budget qui reste très insuffisant. L’Administration Pénitentiaire n’échappe pas à la règle de la politique de restrictions et d’économies de la part du Gouvernement alors que depuis de nombreuses années maintenant, notre Administration et ses personnels souffrent.

Lors de cette présentation, 2 sujets ont rejailli des cartons : le recrutement des personnels par la voie d’un concours régionalisé et l’instauration d’une prime de fidélisation. Notre Administration s’entête, elle est convaincue que ces 2 processus « gommeront » nos difficultés de recrutement.

Pour la CGT Pénitentiaire, ces 2 concepts ne résoudront en rien la problématique du recrutement. Le vrai mot d’ordre doit être l’attractivité du métier et cela passe par une reconnaissance professionnelle et de meilleures conditions de travail. Le surveillant est un rouage essentiel et primordial dans la gestion de la détention, sa connaissance de la population pénale est un avantage certain et reconnu. Il a un rôle important dans le parcours du détenu, c’est un interlocuteur privilégié. Son engagement professionnel n’est plus à démontrer. Cette attractivité passe par un passage en Catégorie B.

En ce qui concerne le concours régionalisé sur l’ensemble du territoire, c’est utopique !!! Autant faire un concours localisé sur chaque établissement pénitentiaire en fonction des besoins. Et donc, dans ce cas, quid des agents déjà en fonction qui attendent inlassablement de rejoindre leur région natale ?…

Il en serait également de même si seules les interrégions en difficulté se voyaient dotées de concours régionaux. Les places octroyées aux élèves en sortie d’école sont situées sur les établissements en grande difficulté d’attractivité puisque laissées vacantes à l’issue de la CAP. Et ceux sont bien souvent les mêmes postes qui sont offerts aux élèves et qui pourront être proposés lors d’un concours régionalisé. Alors pourquoi passer un tel concours avec toutes ces contraintes lorsque l’affectation finale sera identique entre les deux concours ?…

Celle ou celui qui passe le concours ne le fait pas par conviction, il le passe par sécurité de l’emploi dans un premier temps et ensuite, il aspire à rentrer dans sa région, voire dans la localité la plus proche de son environnement familial. L’Administration s’appuie sur l’expérience policière mais foncièrement c’est totalement différent. Les agents sont plus nombreux et les commissariats sont présents dans toutes les petites, moyennes et grandes agglomérations. Ce n’est pas le cas des agents pénitentiaires.

Pour la prime de fidélisation, près de 3 millions d’euros sont déjà alloués. Encore une fois, cette prime ne concernera pas un type d’établissement, Maisons Centrales par exemple, et encore moins les difficultés d’exercice d’un établissement mais plutôt un établissement dont la situation géographique pose problème ou moins attractive : zone rurale, bassin d’emplois compliqué, etc… Pour la CGT Pénitentiaire, nous sommes contre le principe de primes versées à certains agents, dans certains établissements, alors que tout le monde n’en sera pas bénéficiaire. L’instauration d’une prime de fidélisation est une véritable usine à gaz, comme toutes les primes qui sont octroyées sur des critères de mérite dont l’objectivité est plus que douteuse.

Montreuil, le 24 Octobre 2017.