CP Majicavo – Lettre ouverte

CP Majicavo – Lettre ouverte

27 août 2021 Non Par CGT Pénitentiaire

Madame la Directrice,

Nous, la CGT Pénitentiaire locale, nous permettons de vous adresser cette lettre ouverte afin d’attirer votre attention sur la situation actuelle au centre pénitentiaire de Mayotte.

Depuis votre nomination et celles du chef de l’établissement et son adjoint au centre pénitentiaire de Mayotte, vous êtes venus et selon vous et la direction actuelle de Majicavo, rien ne fonctionne dans cet établissement. Selon vous : qui sont les responsables de cette situation ? Si ce n’est que vous-mêmes.

Avis partagés par les autorités locales qui, visite après visite, ont également tous accepté les conditions de séjours idéales et la qualité de l’évolution des conditions de détentions des personnes détenues.

Néanmoins, il faudrait avoir une lecture un peu plus fine des conditions humaines dans lesquelles les agents évoluent ainsi que la gestion des Ressources Humaines catastrophiques depuis votre arrivée qui ne fait que se dégrader.

Notre organisation syndicale a souligné et a alerté à plusieurs reprises l’importance d’arrêter d’humilier les agents par leurs conditions de travail : d’hygiène et de sécurité, de leurs conditions de trajet, de leurs problématiques familiaux, les difficultés rencontrées les agents sur toutes autres domaines et autres…

C’est inadmissible pour la santé et le rythme dégradé toute l’année, isolement des agents sur les étages etc… Conséquences : absentéisme, dégradation de la santé des agents, mise en danger de la vie des agents.

Une jurisprudence du conseil d’Etat précise la possibilité d’action d’une collectivité ainsi qu’une autorité administrative. Elle n’est pas tenue de faire figurer l’ensemble des agents qui remplissent les conditions sur les projets de tableau soumis à la commission administrative paritaire.

Cependant, cette possibilité est encadrée et doit pouvoir être justifié, en cohérence notamment avec les lignes directrices de gestion. Cela signifie que tous les entretiens professionnels, pour les mêmes propositions des doléances, doivent avoir été réalisées.

En application de l’article 19 du décret n°2019-1265 du 29 novembre 2019, les lignes directrices de gestion visent en particulier : 

  • A préciser les modalités de prise en compte de la valeur professionnelle et des acquis de l’expérience professionnelle des agents, notamment à travers la diversité du parcours et des fonctions exercées, les formations suivis, les conditions particulières d’exercices, attestant de l’engagement professionnel, de la capacité d’adaptation et, le cas échéant, de l’aptitude à l’encadrement d’équipe. Ces modalités permettent de prendre en compte les activités professionnelles exercées par les agents dans un autre versant de la fonction publique.
  • A assurer l’égalité de chance entre les différents agents, entre hommes et femmes dans les procédures de promotion en tenant compte de la part respective dans les cadres d’emplois et grades concernés.

Madame la Directrice, la CGT Pénitentiaire locale constate que le passage en force se fait de façon trop aisée sans concertation et cela depuis votre nomination et celles de vos missionnaires qui dirigent le centre pénitentiaire de Mayotte.

Les agents se sentent abandonnés par une direction inexistante. Il y règne une ambiance de méfiance à l’encontre de la direction, mais aussi entre collègues, une ambiance de travail se dégrade.

Madame la Directrice non pas que nous, la CGT Pénitentiaire locale, voulons à travers cette lettre faire le procès de la Mission Pénitentiaire d’Outre-Mer et la gestion calamiteuse qui y règne, mais nous souhaitons interpeller sur la non considération des demandes des agents qui ne sont pas prises en compte, donc, vous nous considérez comme des menteurs. N’oubliez pas que nous sommes des représentants du personnel. Nous avons le droit de constater, suggérer et de proposer des solutions.

Nous, la CGT Pénitentiaire locale, avons pris acte au dernier manquement du respect aux droits des surveillants. Vous vous êtes livrés même à la discrimination en démontrant toute la mauvaise foi. Or, vous êtes censés de représenter la justice. C’est une volonté qui dérange d’autant plus l’administration elle-même et en même temps l’ile de Mayotte.

A la CGT Pénitentiaire locale, nous aimerions voir concrètement votre engagement à vouloir faire avancer les choses. Aussi nous souhaitons rapidement pouvoir échanger avec vous car nous connaissons votre attachement aux divers sujets évoqués plus haut. Les agents ne sont pas sûr de comprendre ceux qui se passent.

Nous, la CGT Pénitentiaire locale, demandons que vous cessiez d’harceler, d’humilier et de traiter de menteurs, tout le temps, les agents. Et vous le faites partout : sur les chemins, dans les couloirs et au parking. En faisant appliquer des décisions de force (pratique descente), mais pas avec tact et souplesses. Les agents ont plutôt besoin d’un vrai chef d’établissement qui pourrait les comprendre dans leurs problèmes, mais pas d’un juriste qui ne sert que de les empêcher à jouir leurs intérêts professionnels. Les disputes en haut tension du chef d’établissement avec ses agents ne cessent pas.

ON EN A MARRE !!! En quatre ans sans connaitre ses agents, c’est honteux !!!

Une tempête plus grande qu’un îlot peut être d’un côté et de l’autre.

Quelques exemples :

Plus que la majorité des agents se trouvent invisibles devant les yeux de la direction, vous ne les connaissez même pas. Surtout ceux qui connaissent leurs droits sont méconnus et négligés. Car ils pourraient les faire coincé par la règlementation juridique. A cause de la maltraitance de la direction, les agents sont devenus… Vous imaginez la suite.

La CGT Pénitentiaire prévient qu’elle ne tolérera aucune forme de pression pour provoquer le risque psychosocial ou d’intimidation, des accusations de vol de matériels au mess à l’encontre de nos militants(es) placés sous votre autorité. A cause de vous, la France est devenue contre tous nos avantages à Mayotte.

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Le bureau local CGT Pénitentiaire

   Mayotte, le 20 août 2021