La CGT Pénitentiaire reçue  par le Garde des Sceaux

La CGT Pénitentiaire reçue par le Garde des Sceaux

1 septembre 2020 Non Par CGT Pénitentiaire

La CGT Pénitentiaire était reçue ce jour par le Ministre de la Justice, Eric DUPONT-MORETTI, place Vendôme. Cette rencontre était une prise de contact depuis la nomination du Garde des Sceaux début juillet. Cette audience était l’occasion de rappeler les revendications portées par la CGT Pénitentiaire et de faire un état des lieux des difficultés que rencontrent les personnels dans l’exercice de leurs missions.
La CGT Pénitentiaire a abordé plusieurs sujets. Le premier étant celui de la reconnaissance du métier de personnel de surveillance et de sa valorisation avec un passage en catégorie B. Cette revendication est portée par la CGT Pénitentiaire depuis 2002 mais n’a jusqu’ici trouvé une oreille attentive à cette évolution professionnelle. En effet, la CGT Pénitentiaire a rappelé au Ministre l’importance de ce sujet. Il est à ce jour une demande de la majorité des personnels. Les précédents ministres de la Justice et directeurs de l’Administration Pénitentiaire ont toujours fermé la porte à cette évolution professionnelle. Le passage en catégorie B était au cœur de toutes les attentions lors des conflits de 2018 et 2019. Malheureusement, cette revendication n’a pas eu l’écho espéré au sein de ce ministère et de l’Administration pour des motifs plus futiles les uns que les autres. Le Ministre a été attentif à nos propos, nos arguments et admet que le métier de surveillant n’est pas reconnu à sa juste valeur. Il a demandé à ce que ce sujet soit discuté rapidement au sein de l’Administration Pénitentiaire. La CGT Pénitentiaire a remis son projet de passage en catégorie B dans les mains du Ministre.
Sur le sujet des évolutions indemnitaires, la CGT Pénitentiaire a également insisté sur le fait que les personnels administratifs et techniques ne devaient pas être les laissés pour compte. Il serait temps de plaider leurs causes car ils sont les éternels oubliés au sein de ce ministère.
Nous avons ensuite échangé sur la surpopulation pénale au sein des maisons d’arrêt et de la politique pénale qui s’y réfère. Il nous apparaissait difficile de ne pas évoquer le nombre de détenus avant la crise sanitaire et celui de la décision de « libérer » des détenus durant l’épidémie. Nous sommes passés de 71 000 détenus à près de 58 000. Il faut l’avouer, les tensions sont moindres, les conditions d’exercice moins contraignantes même si le risque zéro n’existe pas puisque des incidents graves sont à déplorer ces derniers jours. La CGT Pénitentiaire a rappelé au Ministre que le nombre de détenus doit correspondre à la capacité théorique de places d’hébergement. Le Ministre en est

conscient mais indique qu’il n’a pas la main sur les décisions de justice. Il milite néanmoins pour que les Directeurs Interrégionaux dénoncent les conditions de détention avec la présence de matelas au sol afin de faire bouger les lignes et faire comprendre aux magistrats que des alternatives à l’incarcération existent. Il souhaite un recours plus systématique au placement sous bracelet électronique avec des moyens humains et matériels adaptés pour le suivi de ces personnes écrouées.
Sur la thématique sécuritaire, la CGT Pénitentiaire a souhaité connaître la position du Ministre concernant certaines revendications portées par d’autres organisations professionnelles, comme l’utilisation du Taser, de bombes incapacitantes ou encore de chiens d’appui.

Le Ministre ne s’en est pas caché, il est opposé à ces pratiques. Il considère que c’est contre-productif. Il est conscient que les personnels sont exposés avec une population pénale de plus en plus vindicative et violente mais doter les personnels d’armes n’est pas la solution.

Pour conclure, la CGT Pénitentiaire a tenu à rappeler les difficultés que l’on rencontre dans le cadre du dialogue social au sein du Ministère de la Justice et plus particulièrement dans l’Administration Pénitentiaire. La CGT Pénitentiaire a toujours été force de propositions mais nous ne pouvons que constater que nous sommes rarement entendus sans compter le manque de réponses à nos sollicitations. Le Ministre indique pour sa part que sa porte sera toujours ouverte. Tous les sujets ont été consignés et seront traités. Il précise que son mandat est court, qu’il ne pourra pas satisfaire aux différentes revendications, qu’il n’a pas de baguette magique mais qu’il fera de son mieux pour améliorer le système judiciaire, les conditions de travail des personnels et de gagner des budgets pour la justice.

La CGT Pénitentiaire restera vigilante sur les différents sujets évoqués. D’ailleurs, rendez-vous est déjà pris avec la conseillère technique au dialogue social du Ministère de la Justice pour affiner nos revendications et particulièrement l’évolution du métier de surveillant et le passage en catégorie B dont nos interlocuteurs ne sont pas restés insensibles.

À Montreuil, le 31 août 2020.