La CGT Pénitentiaire reçue au Ministère

La CGT Pénitentiaire reçue au Ministère

15 décembre 2017 Non Par CGT Pénitentiaire

Hier, le 14 décembre 2017, une délégation de la CGT Pénitentiaire était reçue au Ministère, place Vendôme, par Matthieu HERONDART, directeur de cabinet de Nicole BELLOUBET, Ministre de la Justice. Il était accompagné par Albin HEUMAN, conseiller au dialogue social et la modernisation.

Cette rencontre était l’occasion d’évoquer et d’échanger sur certains sujets prégnants de ce Ministère et leurs différentes déclinaisons dans l’administration pénitentiaire.

En introduction, la CGT Pénitentiaire a tenu à rappeler les diverses difficultés constatées dans la mise en oeuvre du dialogue social au sein de ce Ministère, depuis l’arrivée de la nouvelle Garde des Sceaux. Les différentes annonces « antisociales », faites par le Président de la République et son gouvernement, ont tendu inexorablement les relations entre les organisations syndicales de ce Ministère et l’institution: la hausse des cotisations retraites, le retour de la journée de carence, recul d’une année de PPCR etc…

Les dernières annonces faites par la Ministre courant du mois d’Octobre, sur l’ouverture des cinq chantiers de la justice et la volonté de définir une loi de programmation pour la Justice dès l’année 2018 nous démontrent clairement les priorités de ce Ministère pour les prochains mois à venir. Un sixième chantier étant venu également se greffer en amont de ces annonces concernant la thématique globale des ressources humaines.

La CGT pénitentiaire a tenu à rappeler que sur l’ensemble des chantiers ouvert, seule le cinquième chantier intitulé « le sens et l’efficacité de la peine » concerne l’administration pénitentiaire. Sur ce sujet,  la CGT pénitentiaire est revenue sur l’impact néfaste que peut provoquer une politique pénale peu ambitieuse, notamment en direction des courtes peines. Près d’un détenu sur trois, en Maison d’arrêt, est incarcéré pour une peine de moins de 2 ans. Ce constat partagé par bon nombre de professionnels nous démontre clairement les possibilités d’action afin de désengorger considérablement nos prisons, qui deviennent, au fur et à mesure de vraies « cocottes minutes » surencombrées.

Pour ce faire, il est impératif de changer de « cap » en matière de politique pénale, ne faisant plus de la peine de prison, la référence, mais bien l’exception . Le recours plus prononcé aux alternatives à l’incarcération et aux aménagements de peine devient urgent. La surpopulation carcérale est telle qu’elle a atteint des sommets que l’ensemble des professionnels ne peuvent plus exercer dans des conditions dignes…

 

Il est grand temps que nos politiques prennent leurs responsabilités!

Et ce ne sont pas les 15000 places de prisons supplémentaires qui solutionneront ce problème… L’histoire nous donne raison…

La CGT Pénitentiaire a souhaité également aborder les problèmes d’attractivité dans la filière des personnels de surveillance. En effet, ce sujet est sur toutes les lèvres au sein des différentes strates de ce Ministère, sans qu’aucune réflexion ne soit réellement ouverte. Il est donc primordial que divers sujets soient mis à débats afin de rendre notre métier plus attractif. Nous ne pouvons continuer comme cela encore des années.

Nos difficultés d’attractivités ne peuvent se résumer que sur le seul et unique angle de mise en place d’une prime de fidélisation.

Pour la CGT Pénitentiaire, les réflexions doivent se porter sur plusieurs axes :

  • Redéfinir le métier de surveillant de détention, en ne le cantonnant plus à un simple personnel hôtelier, capable uniquement d’ouvrir et fermer des portes mais bien en lui redonnant toute sa place dans le processus carcéral de la personne détenue. Il redeviendrait enfin la pierre angulaire de la détention.

 

Qui connaît mieux les détenus que le surveillant d’étage?

  • Valoriser enfin le personnel de surveillance, grâce à l’élévation des compétences, et l’obtention de la catégorie B à deux grades.
  • Rendre nos conditions de travail plus dignes.
  • Mettre en place une politique d’action sociale ambitieuse en matière de logement et de petite enfance.

 

C’est en agissant simultanément sur l’ensemble de ces facteurs que nous pourrons, un jour, devenir attractif!

Enfin, la CGT pénitentiaire a tenu à dénoncer la précarité dans laquelle sont accueillis nos futurs collègues à l’ENAP. En effet, après la fin de la gratuité des repas, c’est au tour de l’hébergement de se voir restreindre l’accès (pendant la période des congés et de fermeture). Là encore, il est inacceptable d’accueillir les futurs professionnels dans de telles conditions.

Pour la CGT Pénitentiaire, il est donc impératif que tous les acteurs de ce Ministère prennent conscience des enjeux actuels. Les agents pénitentiaires  en ont plus qu’assez d’être les « laissés pour compte » de ce Ministère.

 

La CGT Pénitentiaire ne jugera pas la Ministre à ses belles paroles mais bien à ses actes!!!

 

 

Montreuil, le  15 décembre 2017

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