Colis de Noël, petit Papa de Condé…

Colis de Noël, petit Papa de Condé…

11 décembre 2017 Non Par CGT Pénitentiaire

La saison 2017 des colis de Noël a débuté depuis quelques jours. Le record de poids le plus élevé accordé à une seule personne détenue sur une saison, soit 59 kilos, datant de 2015, est détenu (sans mauvais jeu de mot) par notre établissement. Etablissement que nous appelons dorénavant « Walt Condé », parce qu’à Condé, c’est magique bien sûr. En effet, ce ne sera pas une mince affaire de battre ce record, près de 12 ans de colis de Noël en une seule année, c’est impressionnant, avouons-le !

Une note interne à notre établissement, en date du 4 décembre 2017, rappelle les dispositions de la circulaire du 22 novembre 2006 relative aux colis de fêtes de fin d’année. Juste pour info, cette circulaire a été abrogée et remplacée par la circulaire du 17 novembre 2014 !!! Mais, le principe des 5 kilos maximum par détenu est identique et clairement précisé !

Mais cette année encore, une aberration issue d’une autre note interne scandalise la CGT Pénitentiaire locale, la possibilité d’autoriser un détenu recevant un colis dépassant les 5 kilos de faire don de l’excédent à un codétenu. Cette note va donc volontairement à l’encontre de la « dite » circulaire du 22 novembre relative aux colis de fêtes de fin d’année.

Pour la CGT Pénitentiaire locale, cette note est inadmissible, nous y voyons un contournement d’un principe fondamental, un moyen pour la direction de ne plus avoir à se justifier d’accepter plusieurs dizaines de kilos à un détenu. D’une part, pour ne pas se confronter aux syndicats et au personnel et d’autre part, pour ne pas se confronter à des détenus mécontents.

La CGT Pénitentiaire n’est pas dupe, on autorise tout simplement l’utilisation de « prête-noms » pour permettre à un détenu d’accumuler une quantité supérieure à ce qu’il a droit. Ainsi, plutôt que d’autoriser près de 60 kilos pour un seul détenu, on répartit ce poids sur plusieurs codétenus, CQFD !

A cela s’ajoute d’autres problématiques telles que le trafic ou le racket. Comment être certain qu’un détenu n’est pas contraint d’accepter le surplus de marchandises d’un autre pour lui restituer ensuite ? Le privant le cas échéant de colis qu’il aurait pu avoir par ses proches. En effet, même un détenu sans permis de visite est susceptible de recevoir des colis de Noël après demande et autorisation du chef d’établissement. De plus, un détenu n’est pas à l’abri d’être dans l’obligation de demander à sa famille d’apporter plus de 5 kilos pour en faire bénéficier gratuitement, contre son gré, un codétenu. Pour résumer, du trafic et du racket rendus possible grâce à une simple note…

La CGT Pénitentiaire locale souhaite vivement que cette pratique cesse immédiatement !

Mais ne rêvons pas !!!

En tout état de cause, la CGT Pénitentiaire locale souhaite bon courage aux agents en charge de la gestion des colis de Noël.

 Colis de Noël petit Papa de Condé